Grippe a/h1n1 : « connaitre son ennemi »

Grippe A/H1N1 : « Connaitre son ennemi »
Extrait du NAOS-Intelligence, Conseil en sécurité économique et management de crise Grippe A/H1N1 : « Connaitre
son ennemi »
- Sites officiels de référence - Informations - Date de mise en ligne : dimanche 30 août 2009 NAOS-Intelligence, Conseil en sécurité économique et management de crise
Grippe A/H1N1 : « Connaitre son ennemi »
Le virus de la grippe A/H1N1 est une combinaison inédite de virus grippaux porcins, aviaires
et humains. Ses gènes sont identiques à 90% avec une souche virale porcine qui existait déjà
en 2000. Les mutations qui lui ont données naissance ont eu lieu chez le porc. En effet, le porc
est un véritable incubateur où les virus grippaux à la fois porcins, aviaires et humains se
combinent entre eux et mutent. La première contamination à l'homme aurait eu lieu en 2008,
plusieurs mois avant que ce virus ne fasse son « apparition officielle » fin mars au Mexique.
Gageons que l'un des retours d'expérience de cette pandémie conduira à la mise en place
d'une surveillance sanitaire accrue de la population porcine mondiale.

Les scientifiques parlent de grippe A car il s'agit de la plus dangereuse médicalement parlant par rapport aux grippes Elle tient son nom des protéines à sa surface (Hémagglutinine / Neuraminidase) qui lui permettent de pénétrer les cellules cibles pour l'une et de s'en libérer pour l'autre.
Le fait que cette souche virale soit nouvelle implique que la population n'a pas développée de défenses immunitaires, contrairement à la grippe saisonnière qui a une virulence équivalente. Une pandémie de grippe A/H1N1 conduira donc à une mortalité supérieure à celle de la grippe saisonnière : les connaissances actuelles en matière d'épidémie laissent à penser que 50% de la population sera infectée, dont 30% de porteurs sains (soit 15% de la population totale) et 70% présentant les symptômes (soit 35% de la population totale) soit 20 millions de français. La létalité de la grippe A/H1N1 est encore inconnue mais peut être supposée équivalente à la létalité moyenne des virus grippaux de 1 décès pour 1000 malades soit 20 000 de français. Selon une étude controversée du CDC (Centers for Disease Control and Prevention) d'Atlanta, les effets de « protection croisée » (contact avec une forme différente de H1N1) offriraient une protection partielle à 6 à 9% de la population active.
Une personne infectée devient contagieuse au bout de 6 heures. La période d'incubation de la grippe A/H1N1 varie entre 1 et 7 jours. Les symptômes sont : fièvre, fatigue, courbatures, toux. et ils durent une semaine pour les cas Le mode de transmission se fait, dans 99% des cas, par voie aérienne (toux ou ventilation). Une personne infectée (saine ou malade) contaminerait en moyenne 2 autres individus dans un lieu donné (taux de reproduction moyen des virus grippaux). Par contre, il n'y a pas le même consensus au sein de la communauté scientifique en ce qui concerne l'élément contaminant : gouttelettes (plus de 5 micromètres) ou aérosols (0,2 micromètres) ? Or cela conditionne le mode de prévention le plus adapté. En effet, les masques chirurgicaux (ou anti-projections) sont efficaces contre les gouttelettes uniquement et protègent l'entourage des projections du porteur alors que les masques respiratoires FFP2 sont aussi efficaces contre les aérosols et protègent le porteur mais coûtent plus chers.
De plus, les aérosols restent en suspension dans l'air et constituent de ce fait une contamination durable : ils pourraient survivre jusqu'à plusieurs semaines. Certaines études laisseraient même à penser qu'une propagation transocéanique serait possible : les aérosols pourraient être transportés par les vents dominants sur des milliers de kilomètres avec les poussières désertiques qui leur offriraient une protection contre les ultraviolets, la dessiccation et Le fait que la transmission puisse se faire entre espèces (d'abord le porc, puis l'homme et aujourd'hui la dinde au Chili) est un facteur supplémentaire de préoccupation car cela favorise les sources de contamination et les risques de mutations. En particulier, un risque identifié est une re-combinaison avec la grippe saisonnière, résistante au Grippe A/H1N1 : « Connaitre son ennemi »
Tamiflu, et qui pourrait transmettre cette caractéristique à la grippe A/H1N1.
L'étude des épidémies grippales permet d'affirmer qu'il y a toujours deux vagues et même parfois trois vagues épidémiques. Le scénario le plus probable avec la grippe A/H1N1 serait d'avoir trois vagues.
Les experts pensaient initialement que la pandémie serait ralentie avec la chaleur de l'été. Il n'en a rien été et la contamination continue mondialement à un rythme exponentiel.
Ces deux derniers points cumulés avec l'absentéisme induit indirectement (garde d'enfants, peur de la contagion.) et les mesures gouvernementales (arrêt des transports publics, fermetures des écoles.) pour limiter la propagation de la maladie doivent donc inciter les entreprises de toute taille à être prévoyantes et à définir une stratégie (plan de continuité d'activité.). D'autant plus que l'employeur à une obligation légale de protéger ses employés (code du travail) et ne doit donc pas être un foyer de propagation de la maladie (risques de procès, image de marque.).
Au-delà de la capacité propre des entreprises à s'adapter aux contraintes imposées par une pandémie (arrêt partiel d'activité, télétravail.), elles doivent en même temps savoir dans quelles mesures ses fournisseurs et prestataires (gardiennage, restauration, fluides, électricité, téléphone.) seront en mesure de les accompagner.

Source: http://www.naos-intelligence.eu/IMG/article_PDF/article_a13.pdf

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